« Un homme fait le projet de dessiner le Monde. Les années passent : il peuple une surface d’images, de provinces, de royaumes, de montagnes, de golfes, de navires, d’îles, de poissons, de maisons, d’instruments, d’astres, de chevaux, de gens. Peu avant sa mort, il s’aperçoit que ce patient labyrinthe n’est rien d’autre que son portrait.»
Jorge Luis Borges
« Dessiner apprend à regarder (…) plus on dessine, mieux on y voit »
David Hockney
« La chose que construit le regard », la plus belle définition du dessin :
« Il y a une immense différence entre voir une chose sans le crayon à la main et la voir en la dessinant. Ou plutôt, ce sont deux choses bien différentes que l’on voit. Même l’objet le plus familier à nos yeux devient tout autre si l’on s’applique à le dessiner : on s’aperçoit qu’on l’ignorait, qu’on ne l’avait jamais véritablement vu.(…) Il se peut que le dessin soit la plus obsédante tentation de l’esprit… Les choses nous regardent. Le monde visible est un excitant perpétuel : tout réveille ou nourrit l’instinct de s’approprier la figure ou le modelé de la chose que construit le regard».
Paul Valéry
« L’oeuvre d’art, un arrêt du temps »
Pierre Bonnard
LE DESSIN
‘Trait hors des chemins, sûr de son chemin, qu’avec nul autre on ne saurait confondre »
Henri MICHAUX
« Oh ! L’envie de faire des images (…) un peu partout, où la vie m’amènerait, la seule possibilité de ce crayon lithographique, ni la peinture, ni le dessin, ce crayon le seul moyen pour faire vite, l’impossibilité de revenir dessus, d’effacer, de gommer, de recommencer…Je me suis vu, impatient d’y être, dessinant au plus vite tout ce qui frapperait mon regard et cela partout et dans toute la ville qui devenait soudainement un immense inconnu à courir et à découvrir, cette richesse illimitée ».
Alberto Giacometti (In «Paris sans fin », Editions Tériades, 1969)