Textes critiques

Texte paru In Catalogue d’exposition «Les Petits(Grégo)Riens». Saint Grégoire. 2014
(cliquer sur le lien pour lire texte )

Jean Pierre Montier est enseignant à L’université de Rennes II.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages.

« L’espace-temps des  » Petits Riens » …Enfant, on m’emmena un jour au kinopanorama … extase … immensité … ce souvenir m’est revenu en voyant les oeuvres de Bénédicte Klene. Saut qu’avec elle, si cela semble être la même aventure, il en va tout autrement. Le point de vue tranquille à la fois du temps qui passe et d’un paysage qui défile s’impose et sensibilise notre regard. Nous voilà au centre du monde, un monde à portée de main mais rendu palpable, vivant et tactile par la magie du trait de l’artiste. Nous voilà, impressionné et ravi de partager cette façon artistique de déplier, cadrer et représenter le monde. Pas de pathos, de psychologie ni de violence mais un être là presque invisible dans l’effacement du bruit, dans la certitude d’un lieu qui semble tout à coup hors du temps mais qui s’affirme présent dans la plénitude de la vie. Je tiens à saluer la performance et le talent d’une sensibilité hors pair. Elle a su saisir de façon subtile l’essence d’un paysage, les bonheurs d’une vie réelle avec ses évènements magiques qui fondent le quotidien.Un petit air frais qui fait un bien fou.

Yannick Lefeuvre
Ecrivain – poète et conteur
(In Vivre l’Art Magazine (16 Juin 2018)

« Bénédicte Klène se définit comme chroni-croqueuse.
Le papier et le dessin sont toujours au centre de son processus créatif.
La série Les Petits Riens est réalisée
 sur des carnets de croquis de voyage que l’artiste a longtemps tenus secrets. Le dessin y tient son double rôle de mémorial et d’intermédiaire.
Mémorial en ce qu’il capte des instants définitivement révolus et permet d’en garder une trace potentiellement réactivable.
Intermédiaire en ce qu’il sert de point de passage dans la constitution d’œuvres moins intimistes: peintures, performances ou, plus simplement, mise en scène des carnets de croquis…
Mouvement pendulaire incessant entre les dimensions publique et intime, en évitant l’écueil de l’exhibitionnisme… Métaphore limpide du rôle du créateur en tant que passeur de messages et/ou d’émotions ».

Louis Doucet
(In catalogue Mac Paris, 2014-2015) 

« Dans le cadre des Ateliers Portes Ouvertes (du 13 au 15 décembre 2013), Bénédicte Klène a ouvert son bel atelier aux passants, curieux et amateurs .
Dans cet espace lumineux, les Petits Riens, en multitude, s’exposent avec toute leur finesse et précision.
Des dizaines de carnets de moleskine noire, datés et numérotés, retracent des moments, des scènes, des souvenirs, des spectacles de la vie, du tout et du «rien» du quotidien. Chacun de ces carnets de voyages / carnets de croquis se déploie à l’horizontale quand on l’ouvre, comme certains vieux manuscrits japonais, particularité du format Leporello (nom évoquant la liste des conquêtes de Don Juan, si longue qu’elle était déroulée en accordéon…).
Alors, quand on ouvre un carnet, surgit en suite, recto verso, la multitude des dessins en noir et blanc qu’il contient, nuancés de couleurs pastel, dans leur déroulement chronologique de fabrication, comme dans un récit de vie où les épisodes s’enchaînent, mais sans ordre apparemment logique.
C’est foisonnant, précis, drôle ou tragique, anecdotique ou fondamental et très personnel. Encre et papier s’expriment dans ce vrai projet plastique. Et pour «faire oeuvre» de ses Petits Riens, Bénédicte les met en scène, les présente, les expose, les imprime, en placarde des murs…pour notre plaisir ».

Jannick Broyelle
L’écho du Thabor. N°11- Mai 2014. Extraits page 7 (cliquer sur le lien )

« Bénédicte Klène est une artiste expérimentée, ses oeuvres peuvent prendre des aspects multiples aux dimensions parfois importantes mais c’est surtout sa vision personnelle et quotidienne sous forme de croquis monochromes qui retient ici notre attention.
Hors du temps, loin de la technologie, tel ces dessinateurs qui accompagnèrent Bonaparte en Egypte ou comme un reporter toujours prêt à saisir l’instant unique, elle ne sort jamais sans son petit carnet, une plume et de l’encre sépia.
Chroniqueuse de l’éphémère, d’un trait léger, souple et enlevé mais aussi suffsamment précis, elle conserve pour nous ces « Petits Riens » pour que nous puissions ressentir pleinement ce qu’elle a vu, vécu et souhaite nous faire partager. (…)
Que serait-il resté de cet instant ? (…) Un souvenir diffus ?
Bénédicte Klène l’a retenu pour nous avec discrétion et sensibilité. Une fois de plus, elle pousse l’élégance à nous laisser libres d’imaginer ce que nous voulons retenir : ces petits détails intmes qui rendent précieuses nos vies ».

JMT / 2013
Extrait d’« Ombres dansées » (cliquer sur le lien pour lire le poème )
Par Jean Marie Troillard, critique d’art
Article paru sur le site de  « La Tribu des artistes  » ( Hamelin-Brands Canson)

« Une naissance, une essence
dans mon ciel de mots
ces petits riens
comme elle le dit si bien
sur ces petits bouts de terre
une part de rêve en noir et blanc
une envie folle d’y pénétrer
de décortiquer à l’attrait
de chaque ligne, chaque trait
pour chacun de ses portraits
bien ancrés
à l’encre sûr! (…)

Extrait (cliquer sur le lien pour lire le poème )
Rémy Boyer, auteur
Octobre 2010

Des tondi bleus, alignés sur le mur, tels les hublots d’un navire invitent le visiteur à larguer les amarres pour un long voyage fait de couleurs, de coques et de mots.
L’accouplement des vagues et du vent l’accompagneront dans sa rêverie poétique, si chère à Gaston Bachelard, et son corps irradié de lichen et de mousse s’offrira aux étreintes de l ‘eau.
            Des villes sur les murs: Blida qui t’a vu naître, Zaouatallaz, Qalibiyah, Mustaghanem, Saguet-el-Hamra, cette « terre des hommes » s’inscrit sur un voile bleu indigo, barnough de la mariée berbère où se posent comme des gope-boards, ces planches votives au seuil des demeures, les coques de Bénédicte Klène.
            Ces coques, berceau de l’amande où sommeille l’amante distillent leurs parfums de menthe et de vanille, de muscade et de thym, de mélilot et de mélisse.
Port-Tudy, Port-Louis, Port-Merrien, Port-Lay: les balises semblables à des cocons où germent la chrysalide guident le navigateur vers un repos mérité.
Sur cette langue d’eau l’étambot s’éclaire des derniers rayons du soleil.
La mer s’apaise et s’unit à l’or des genêts et les ajoncs à la violine des bruyères.
Le claquement métallique des haubans sera ta seule musique de nuit et les lampes-tempêtes, les lucioles du port.
Terre femelle comme une amphore ramenée des eaux, les goémons s’accrochent à tes flancs et s’incrustent dans ta chair les balanes.
            Dans ton sommeil éveillé, tu rêves aux eaux dormantes de Venezia, de Locarno, ou de Mesa Verde.
Ton corps lui-même prend forme de navire dans la réalité du songe.
Tu es la barque qui glisse lentement, quitte les rives des fleuves majestueux de l’enfance pour un autre voyage.

Georges Louarn, artiste et auteur
Juin 1998

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