LES PETITS RIENS (portfolio)

16. XII. 2010. 19H40
Dix septième page du douzième carnet de Petits Riens.
Encre sépia sur papier crème. 14 X 18 cm
Ma pratique artistique s’est recentrée depuis quelques années sur le dessin contemporain, à travers les Petits Riens que je collecte dans des carnets de croquis.
Je croque les Petits Riens de la vie quotidienne comme un voyage pittoresque de chaque instant, pour tirer un trait d’union avec le monde.
Je dessine au plus vite tout ce qui frappe mon regard, cette «richesse illimitée partout, partout, cet immense inconnu à courir et à découvrir» qu’il arrivait aussi à Giacometti* de traquer dans ses pérégrinations graphiques.
Les conditions de création :
– Ouvrir le temps aux longues déambulations, bouger, aller partout, d’un endroit à l’autre, selon une pratique proche du reportage, et surtout recourir à des règles du jeu très simples:
– Croquer et collecter les petits riens de la vie qui se trouvent à portée de notre regard.
– Dessiner sur le vif, tout simplement et directement, à l’encre de chine sépia, sans m’autoriser ni reprise, ni retouche à posteriori, ni même intervention de la gomme.
– « Le raté m’intéresse autant que le réussi. » disait Picasso : produire enfin, à un rythme effréné, beaucoup d’images. Ne jamais détruire. Tout garder.
Partant du principe hockneyen que « dessiner apprend à regarder et que plus on dessine, mieux on y voit », je voudrais inciter chacun à regarder le monde autour de soi avec un peu plus d’intensité, à focaliser notre attention sur quelque chose, tout en se questionnant sur les liens qui unissent les images de ces Petits Riens à la réalité qui nous entoure.
Mon travail privilégie une expérience du regard qui interroge inlassablement notre relation au temps et au déplacement, à l’espace et au monde.
* Alberto Giacometti, Paris sans fin, Tériade, 1969.