23. II. 2019. 68° 44′ 445 » N 52° 21′ 842 »W

Ce jour-là était un samedi. Un peu plus tôt dans la journée , avant de dessiner Jens Peter, nous avions quitté Le Manguier, toujours pris dans la glace de la baie de Qammavinguaq, située au sud de l’île d’Akunnaaq, pour rejoindre plus au nord le village.
Cette fois, Phil le marin, le capitaine du Manguier, nous a fait prendre un autre chemin qui serpente plus à l’ouest, plus long que celui qui traverse l’île en ligne droite. Comme les habitants du village passent par là pour chercher l’eau du lac , on l’appelle « la piste des motoneiges ».
D’après Phil, si le blizzard souffle ou quand la visibilité est mauvaise, on a moins de risque de se perdre dans la toundra enneigée si on sait repérer les traces qui mènent au point d’eau qui n’est pas si loin du bateau …
Mais en ce jour de février, un immense et superbe ciel bleu s’imposait majestueusement et j’ai profité de cette belle lumière incandescente pour faire une halte en cours de chemin et dessiner mon premier panorama.
J’avais bien essayé d’anticiper les choses et je m’étais bricolé une « boîte à dessiner » censée protéger mes mains du froid et du vent, mais finalement, cela s’est avéré ni facile ni maniable à utiliser… Et encore ! vous sourirez en apprenant la présence d’un tapis chauffant qui n’a jamais fonctionné parce que le fil qui le reliait à la batterie était le premier à ne pas supporter les températures négatives ! Mac Gyver n’a jamais essayé de dessiner en Arctique !
Et puis quand je me suis installée sur le bout de rocher qui dépassait de la neige, j’ai aperçu plein de petites crottes : je m‘étais assise juste au dessus du gîte du lièvre des neiges, à moins que ce ne soit au dessus du trou des petits hommes sans nez de la banquise… Alors je me suis éclipsée le plus discrètement possible et je n’ai surtout rien dit à personne pour ne pas provoquer l’esprit des Quivitoks !