14. II. 2019. TIKILLUARIT ! Bienvenue au Groenland !

Au départ de Copenhague, il faut prendre un train pour se rendre à l’aéroport de Kastrup qui assure régulièrement les liaisons du Danemark vers le Groenland.
Chargés comme nous le sommes, avec nos valises, caisses et sacs à dos remplis à bloc, c’est déjà un bon début d’expédition pour nous cinq !
Le grand airbus rouge flamboie sur le tarmac gris de pluie. Plus tard, à bord du vol Greenland Air 781, je suis des yeux l’itinéraire de l’avion qui s’affiche sur l’écran placé sur le dossier devant moi : à chaque voyage un peu lointain, j’adore ça !
Nous survolons le Danemark, puis nous passons au dessus de l’Islande avant de nous rapprocher de la côte sud du Groenland et enfin piquer vers l’ouest.
Local time : 10H28 (ce qui veut dire 14H28 en France).
Estmed Arrival time : 11H28. Alors, derrière le hublot, tout devient blanc et bleu.
La lumière est étincelante et nous en prenons plein les mirettes !
L’escale à Kangerlussuaq est déjà un premier choc. Je suis une des dernières à descendre de l’avion. On a annoncé -25° et je crains le choc du froid alors qu’il faisait si chaud dans l’avion. De gros nuages de vapeur blanche s’échappent au dessus de nos têtes et le tarmac est luisant de glace.
13H35-14H15: Vol GL 534 Kangerlussuaq – Aasiaat sur un autre bel avion rouge de la même compagnie. Mais cette fois, notre avion arbore deux belles hélices qui ronflent très fort durant ce vol de 45 minutes. Il fait froid dans l’avion et pour la première fois depuis de le début du voyage, je n’ai pas chaud avec mon énorme veste polaire !
De gros paquetages emballés de toile de couleur vert kaki occupent plusieurs sièges. Leur contenu restera un mystère. Mon sac à dos déborde, il m’est impossible de le caser dans un coffre, ce qui rend l’installation encore plus difficile avec tout mon barda.
Ma voisine s’appelle Emily. Quand je lui demande si elle vit à Aasiaat, je ne comprends rien à sa réponse. Elle habite ailleurs, mais où? Il va falloir que je me familiarise avec l’anglais – groenlandais ! J’ai tenté de lui dire merci « QUJANAQ », et à son tour, elle n’a rien compris. Mais j’ai appris avec elle à prononcer comme il faut « Qrouyanak« !
A l’arrivée, les chevaliers de l’Arctique nous attendent. Philippe, le capitaine du Manguier, Aqqalu et Jacob, du village d’Aasiaat, sont arrivés avec leurs motoneiges plus un traineau pour transporter nos bagages. Torben, mon pilote, tracte une Pulka dans laquelle Cléa et Roxane se sont installées.
Une chevauchée fantastique commence alors sur la banquise ! Plus tard, j’apprendrai que nous sommes passés par Suqardlip et qu’il existe un passage direct plus rapide, mais qu’il était alors impraticable par ce temps-là. Température : -15° seulement, mais le ciel est couvert, le vent souffle comme annonciateur d’une tempête de neige et la lune est déjà voilée. Il se dégage une drôle d’atmosphère !
Je m’accroche à l’arrière de la motoneige que Torben qui pilote à toute berzingue.
Mon nez coule à flot sans qu’il me soit possible de lâcher les mains sortir un mouchoir. Je comprends maintenant pourquoi on ne prête jamais sa cagoule…
A l’arrivée, une magnifique collation préparée par Oïjha nous attend bien au chaud dans le carré du Manguier!